Tais-toi, Cassandre ! by Edward S. Aarons

Tais-toi, Cassandre ! by Edward S. Aarons

Auteur:Edward S. Aarons [Aarons, Edward S.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Espionnage, Littérature américaine
Éditeur: Gallimard - Série Noire
Publié: 1961-01-09T23:00:00+00:00


Durell aurait pu l’éviter. Erich, en fin de compte, n’était pas un professionnel. Il commit plusieurs erreurs, grâce auxquelles la situation aurait pu facilement être retournée. Le gros était vicieux et son impétuosité le rendait imprudent. Mais Durell préféra attendre. Il avait encore beaucoup à apprendre sur le yacht et n’était pas encore prêt à terminer sa visite.

Le général le gardait sous la menace d’un Luger pendant qu’Erich poursuivait son travail. Durell encaissa sans broncher les coups d’Erich et ses maladroites tentatives pour le paralyser. Ce fut douloureux mais supportable. L’expérience avait enseigné à Durell ce qu’un corps humain était capable d’endurer. C’était une obligation absolue pour tous les agents de la section K chargés de missions. Lorsqu’ils tombaient entre des mains ennemies, ils devaient être prêts à mourir vite sans douleur. Durell, pour sa part, portait une capsule de poison encastrée dans une molaire soigneusement rebouchée. Il transportait sa mort avec lui comme une bombe à retardement. L’effort nécessaire pour briser la capsule ne serait pas considérable, mais il n’était pas possible de la libérer accidentellement, soit en dormant soit sous l’influence d’une drogue.

Durell avait appris à supporter la douleur, à contrôler ses réflexes et à recevoir des coups passivement, sans se défendre, lorsque tel était son intérêt. Erich, en tout cas, n’était pas un professionnel. Il aurait pu faire mieux.

Ce ne fut quand même pas une partie de plaisir. Les questions alternaient avec les coups de poing, les cris et les injures, les coups de pied et les torsions de membres. Durell supporta tout. Lorsqu’il avait une seconde de répit pour souffler et qu’il regardait autour de lui, il voyait la cabine à travers un brouillard, dans lequel les visages du général, d’Erich et de Cassandre flottaient comme des taches indistinctes.

— Pourquoi êtes-vous aussi obstiné, Herr Durell ?

La voix du général parut venir de très loin. Il détecta l’odeur du tabac et s’aperçut que von Uittal, debout devant l’une des fenêtres de la cabine, allumait un mince cigare. La fenêtre était obscure, et Durell se rendit compte avec une certaine surprise que la nuit était complètement tombée depuis son arrivée sur le yacht.

— Soyez certain que nous sommes des gens de bon sens, moi et les personnes que je représente. Après tout, ce virus nous appartient, puisque c’est nous qui avons découvert ses propriétés exceptionnelles. Nos techniciens l’ont perfectionné ; nous avons passé beaucoup de temps et dépensé énormément d’argent pour le mettre au point. Il est à nous, et à personne d’autre.

— Il faut le détruire, hoqueta Durell.

— Un instant, Erich. (Von Uittal observa Durell avec un soudain intérêt.) Vous étiez en contact avec Piet Van Horn, qui en est mort ?

— Oui, et en ce moment, je suis peut-être contaminé, au cas où ça vous intéresserait.

Le général secoua négativement la tête.

— Non, non, ce n’est pas comme ça que vous réussirez à me faire peur. Le virus n’est contagieux que pendant vingt-quatre heures. Non, mon ami, vous n’avez rien à craindre de ce côté-là, ni nous non plus.



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